« Le ministère travaille sur une loi visant à réguler les médias, y compris les réseaux sociaux. Les influenceurs, en tant que porteurs de voix, doivent être encouragés à utiliser le numérique de manière responsable. Nous avons besoin d’un secteur régulé. Deux à trois ateliers supplémentaires permettront de finaliser ce projet de loi, qui sera ensuite soumis à l’Assemblée nationale pour adoption », a déclaré Mouhamadou Seck. Il a souligné que cette régulation favoriserait l’émergence d’une industrie numérique organisée et compétitive.
Le ministre de l’Éducation nationale, représentant le gouvernement à cette cérémonie, a appelé à une utilisation responsable des contenus partagés sur les réseaux sociaux, mettant en avant leur impact sur la société.
6 millions de jeunes connectés : un potentiel à canaliser
Oumar Wagué, directeur de FlexTalk, a révélé que 6 millions de jeunes sénégalais utilisent activement les réseaux sociaux. Face à ce constat, il a exhorté l’État à soutenir cette filière, porteuse d’emplois et de dynamisme culturel. « Il est de notre devoir de transformer cette jeunesse connectée en acteurs d’une économie créative et durable. J’appelle le gouvernement à intégrer la création de contenu et sa régulation dans la vision Sénégal 2050 et le New Deal Technologique », a-t-il plaidé.
Organisé par Reflex Sénégal, FlexTalk s’aligne sur les objectifs du New Deal Technologique et du Plan Sénégal 2050, qui placent le numérique au cœur de la transformation sociale, économique et éducative. Cet événement a réuni créateurs de contenu, influenceurs, autorités étatiques et chefs d’entreprise pour discuter des opportunités, défis et responsabilités liés à l’économie de l’influence, tout en abordant les enjeux de souveraineté numérique et d’éducation.
Cette initiative intervient dans un contexte où le Sénégal cherche à encadrer l’usage des réseaux sociaux, après des épisodes de restrictions en 2023 et 2024 lors de tensions politiques, notamment autour de l’opposition menée par Ousmane Sonko. Ces restrictions, critiquées par des organisations comme ARTICLE 19 et AfricTivistes, avaient soulevé des préoccupations sur la liberté d’expression. La régulation annoncée vise à répondre à ces défis tout en capitalisant sur le potentiel économique et social du numérique.