Le 15 mai 2025 marque le premier anniversaire du lancement du Bus Rapid Transit (BRT) de Dakar, un projet ambitieux porté par le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUD) et exploité par Dakar Mobilité sous la marque SunuBRT. Conçu pour révolutionner la mobilité urbaine au Sénégal, ce système de transport n’a toutefois atteint que 20 % de ses objectifs initiaux en termes de fréquentation, un an après son inauguration.
Dans un communiqué publié ce jeudi, SunuBRT a dévoilé des chiffres clés. En moyenne, 60 000 passagers empruntent quotidiennement les 121 bus articulés 100 % électriques circulant sur des voies réservées, avec un départ toutes les deux minutes aux heures de pointe. Sur les 23 stations prévues, 21 sont opérationnelles, et le service affiche un taux de satisfaction de 89 % selon des enquêtes internes. Le projet a également créé plus de 750 emplois, dont 41 % occupés par des femmes et 45 % issus des 14 communes traversées par le tracé.
Malgré ces avancées, les résultats restent loin des projections du CETUD, qui tablait sur 300 000 passagers par jour et une réduction des temps de trajet de 95 à 45 minutes entre Petersen et Guédiawaye. Avec seulement 60 000 usagers quotidiens, le BRT n’atteint que 20 % de cet objectif. De plus, les deux stations non opérationnelles, censées être ouvertes en février 2025 selon Cheikh Yatt Diouf, directeur général de Dakar Mobilité, restent toujours en attente, comme indiqué dans le communiqué.
Le BRT ambitionnait également de réduire les émissions de CO? de 53 000 tonnes par an grâce à sa flotte électrique et d’améliorer l’accessibilité au centre-ville pour 69 % des quatre millions d’habitants de Dakar (contre 57 % auparavant), tout en rendant 180 000 emplois plus accessibles aux communautés à faibles revenus. En janvier 2025, après huit mois d’exploitation, le BRT avait transporté plus de 10 millions de voyageurs, un chiffre qualifié d’« impressionnant » par Cheikh Yatt Diouf lors de son passage sur Radio Sénégal.
Ces résultats mitigés soulignent les défis rencontrés par le BRT, notamment en termes d’adoption par les usagers et d’achèvement des infrastructures, malgré des investissements significatifs de 300 milliards de FCFA, financés en partie par la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement et l’État du Sénégal. Les autorités continuent de travailler pour optimiser le service et atteindre les objectifs fixés.