L’ancienne ministre de la Femme et de la Famille, Ndèye Saly Diop Dieng, a été placée sous contrôle judiciaire, lundi, à l’issue de sa comparution devant la commission d’instruction de la Haute Cour de justice, ont indiqué plusieurs médias repris par l’APS.
Elle a bénéficié de cette mesure contre le versement d’une caution de 57 millions de francs CFA.
Elle est poursuivie par la justice pour le détournement présumé d’une somme de 52 millions de francs CFA sur un montant total de 150 millions alloué à son ministère dans le cadre du fonds Force Covid-19, selon les résultats d’un audit de la Cour des comptes.
Responsable politique de l’Alliance pour la République (APR), le parti de l’ancien président Macky Sall (2012-2024), elle a ouvert ainsi le bal de la comparution des anciens ministres du régime sortant dans le cadre de la procédure judiciaire portant sur la gestion de ce fonds.
Trois autres anciens ministres, Amadou Mansour Faye, Moustapha Diop, Aïssatou Sophie Gladima, membres du gouvernement sous la présidence de Macky Sall (2012-2024), seront auditionnés dans les prochains jours dans le cadre de cette affaire. Chacun d’eux sera interrogé sur la gestion de l’argent alloué à son ministère pendant la lutte contre la pandémie.
Le fonds Force Covid-19, d’un montant de 1 000 milliards de francs CFA, avait été mis en place par l’État sénégalais dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale (PRES), afin de soulager les ménages et les entreprises dans un contexte de confinement.
Le rapport de la Cour des comptes, intitulé ‘’Contrôle de la gestion du fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 (Force Covid). Gestions 2020 et 2021’’, a révélé des irrégularités dans la tenue des comptes financiers, dans plusieurs ministères.
Bénéficiant du privilège de juridiction, les anciens ministres sont jugés, selon l’article 100 de la Constitution, par la Haute cour de justice en cas d’infractions graves commises dans l’exercice de leurs fonctions.
La juridiction a été installée le 28 décembre 2024 par l’Assemblée nationale après un vote des députés.
Elle est composée de huit membres titulaires et de huit suppléants, tous des députés, et est présidée par le Premier président de la Cour suprême, assisté par le président de la Chambre pénale de cette même cour.
Le procureur général près la Cour suprême, épaulé par le Premier Avocat général, y représente le ministère public.